Cette soirée fut agréable.
L’entrepôt, lieu culturel parisien, atypique,
Nous sommes le premier mardi du mois.
Ce soir, c’est scène ouverte slam.
Les mots s’exposent, explosent, se posent,
Jolis, tendres, amusants, drôles, tristes,
Rythmés, avinés, slamés, déclamés,
Poèmes à structure, monocorde lecture,
Délire rimé, prose libre et insensée.
Chacun y va de bon cœur
Chacun ouvre son cœur
Exercice de tous styles
Les mots se distillent
-Où es tu ?
-Dans une petite fourmi
-Impossible, tu n’y rentrerais pas
Tu es trop grand
Un petit délire…
Pas cap ?
Sur un simple carnet
Imagination débridée
Quelques mots griffonnés
Et la farce est née
Récit d’un dialogue
Pour commencer la fable
Il me faut trouver l’épilogue
Pour parfaire la blague
Et, là, seule, sur cette scène
Ils sont revenus
Sans tambour, ni trompette
Mes mots limpides et nus
Pas question de les écrire
Cette fois, il me fallait leur dire
Leur dire à quel point ces mots
Ont si souvent soigné mes maux
Ils me sont connus ou inconnus
Ils entendent la mélodie de mes mots
Ils pressentent les inévitables trémolos
Je les leur offre tels qu’ils naissent, émue
Je les sens m’écouter
Je reviens dans un lointain passé
Où j’aimais déclamer
Je me sens bien
Douce impudeur
De mots porteurs
Quel bienfait de les écrire
Mais quel bonheur de les dire
Oui, quel infini bonheur
De donner à mes mots
Ce que je leur aie refusé jusqu’alors
Une musique sombre et forte
Qui sans fard les emporte
A capella, dans le plus bel imprévu
Je les livre à des inconnus
Puis, je raconte la fourmi
Et son ventre bien rempli
Et salue …
Un moment hors du temps
Un moment où il se suspend
Un partage
Un bel adage
Les mots nous ont réunis
Magie de la poésie
Chacun repart plus riche
Ici, personne n’est chiche
On offre humblement
Les pensées du dedans
Juste un moment au présent
Qui conjugue les cœurs
Eteignent les peurs
En décrivant les pleurs
Janvier 2015
Merci Jean Luc, ce fut une très belle soirée