Mes plus vieux lecteurs s’en souviennent sans doute, j’ai créé ce blog il y a quelques années, afin de vous raconter mes tribulations de « grosse » face à des régimes plus drastiques les uns que les autres.
Aujourd’hui, à vrai dire, depuis quelques mois, s’ajoute une problématique à ce surpoids : le diabète.
À plus de 50 ans, après multes régimes, après un nombre impressionnant de kilos perdus puis repris, il serait malhonnête de prétendre que ma motivation pour en commencer un de plus est au plus haut.
Je porte mes rondeurs sans fierté, mais également sans honte.
Le regard des autres que certains de mes congénères obèses jugent si sévère ne me pose strictement aucun problème, soit que je ne le vois pas ou ne le ressent pas, soit que j’estime avoir des atouts physiques positifs compensant ces rondeurs si décriées dans notre société actuelle. Bref je suis bien ronde et j’assume.
Mais voilà, ce que moi j’assume, mon corps, lui, refuse de l’assumer du fait de ce diabète qui dans l’état actuel de mon régime alimentaire est impossible à équilibrer.
Je suis donc dans l’obligation, que je le veuille ou non, d’entamer ce énième régime.
Je me voile la face depuis plusieurs mois, refusant obstinément de considérer ce diabète comme un grave problème de santé qui, à terme, peut me conduire à d'importants soucis : insuffisance rénale, perte progressive de la vue etc…
Si je rentre aujourd’hui dans une clinique à maigrir, c’est parce qu’effectivement, ma motivation est très peu convaincue.
Je viens ici chercher ce fameux équilibre alimentaire après lequel je cours depuis mon plus jeune âge.
Mon premier régime, je l’ai fait à l’âge d’à peine à 10 ans. A huit ans, en un mois je perdis 10 kilos et je grandis de 10 cm, passant de la petite fille rondelette à une grande asperge maigrichonne. Plus d’un an de recherches, d’examens, de tribulations médicales parfois incroyablement farfelues, nous conduisirent à un diagnostic de maladie de Basedow, maladie encore méconnue à l’époque et extrêmement rare chez l’enfant.
Alors, je mangeais comme quatre et maigrissait à vue d’œil, j’étais hypertendue, mon cœur battait à chamade, j’étais hyperactive, en clair mon métabolisme était totalement accéléré. Il s’ensuivit un traitement de deux ans (21 comprimés par jour) qui fut un échec total. J’entamais durant ces deux ans mon premier régime puisque je devais compenser par la privation ce besoin irrépressible de manger du à la maladie.
Une intervention fut pratiquée et je n’entendis plus parler de ces problèmes de thyroïde avant bien longtemps.
Prétendre aujourd’hui, que mon rapport à la nourriture fut faussé des ma plus petite enfance est une évidence.
Jamais vous ne m’entendrez faire l’apologie de l’obésité. Cependant, il est un peu trop facile de faire des procès d’intention, de culpabiliser le « gros », sous prétexte qu’il ne ferait aucun effort. Des efforts, des privations, des déclarations de guerre, j’en ai fait et ce depuis plus de 40 ans. Je n’ai que très rarement entamé des régimes farfelus, lus dans des magazines féminins sans grand sérieux. La plupart des régimes, et ils sont nombreux, que je me suis imposée tout au long de ma vie m’ont été prescrits par le corps médical. Et aujourd’hui, force est de constater, l’échec cuisant de ses suites privatives.
Je suis venue dans cette clinique, il y a environ trois ans, j’ai perdu un certain nombre de kilos.
Trois ans après, je reviens avec cinq kilos de moins que la dernière fois.
Je ne considère pas que ce séjour fut une totale réussite puisque j’ai repris une grande partie du poids perdu.
Cependant, pour la première fois, sur une durée relativement longue, je n’ai pas tout repris et surtout pas plus.
Ici, il n’est pas question de privation excessive, d’hyper protéiné, de Ducan ou autre star prétendant détenir la solution miracle, ici ce que l’on vient chercher,
C’est tout bêtement et tout simplement :
l’équilibre alimentaire.
C’est stupide hein ?
Devoir se faire hospitaliser pour réapprendre à manger…
Cet équilibre, je l’ai perdu de vue alors que j’avais huit ans. Je ne pense pas en avoir réentendu parler à un quelconque moment, lors de mes multiples tentatives ayant pour but de me débarrasser de mes kilos superflus. Pas un seul médecin, en 40 ans, n’a pensé à me réapprendre quelque chose qui finalement paraît à tout le monde, bien simple.
En écrivant, le récit, énième récit de cette quête alimentaire, je ne prétends rien vous apprendre, j’ai juste envie de vous raconter un long parcours, un de plus, vers une hygiène alimentaire que j’ai oubliée depuis bien longtemps.
Aujourd’hui je suis entrée dans une clinique du Val-de-Marne, afin d’équilibrer mon diabète en redécouvrant une nourriture saine.
Je resterai en cette clinique jusqu’à vendredi afin d’y subir un certain nombre d’examens et de faire un check-up relativement complet.
Et voilà, c'est reparti, mon kiki ...