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20 avril 2007 5 20 /04 /avril /2007 19:30

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Ou humble hommage à Monsieur Jean de La Fontaine
 
Depuis que j’ai du temps, je peux observer  à loisir les gens qui m’entourent.  Et je constate que parfois, les autres m’agacent pour ne pas dire m’emmerdent.
Rien de très grave dans les quelques anecdotes dont je vais vous narrer, mais elles sont le reflet d’une manière de vivre un rien étonnante.
Avez-vous pris le périphérique (parisien) ces derniers temps ? Fut un temps, quand je voyais une moto dans mon rétro qui roulait entre 2 files, je me mettais sur le coté afin qu’elle me double facilement. Le charmant motard me faisait un signe du pied que je l’avoue, lors d’embouteillage, je m’amusais à chercher en me mettant plus en retrait sur la file des voitures et bin oui ça occupe, je comptais non pas les deux chevaux vertes qui sont en voie de disparition, mais les motards aimables. Les jolies traditions se perdant, l’automobiliste récalcitrant qui ne se place pas sur l’extrémité de sa voie, montrant ainsi une mauvaise volonté évidente, se voit gratifier au mieux d’un coup de klaxon,  de jolis noms d’oiseaux et d’un geste sans équivoque sur sa santé mentale ! Alors que le motard le double à parfois plus de 80 km/h, mais qu’à cela ne tienne, il y a un bon dieu  pour les motards ! Mais à ce jeu me direz vous l’automobiliste n’est pas parfait et comme écrivait La Fontaine : « Le Fabricateur souverain Nous créa Besaciers tous de même manière, Tant ceux du temps passé que du temps d'aujourd'hui : Il fit pour nos défauts la poche de derrière, Et celle de devant pour les défauts d'autrui. »
En allant acheter ma baguette,  la boulangère s’étonne d’entendre une musique forte dans son magasin envahi par des clients affamés durant la pause déjeuner, un jeune homme lui montre son portable d’un signe de tête, lui faisant ainsi comprendre en langage codé banlieue « bin, oui, c’est moi et alors ?» La boulangère sans doute satisfaite par cet échange d’une richesse fabuleuse, retourne à ces gâteaux. Le jeune homme trifouille son téléphone et nous gratifie d’une nouveauté rap dernier cri dont nous nous absorbons tous avec l’étonnement du à la nouveauté. Mais, me direz vous, comme l’écrivait La Fontaine : « Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute » pardon, une baguette !!
En sortant du cinéma, nous franchissons des portes, j’ai la chance parfois d’éviter de me la prendre dans la figure. Me trouvant alors de fort bonne humeur, je la tiens ferme pour mon successeur. Et là, je vois « monseigneur » passer fièrement avec la condescendance du maitre au valet. Je prends soudain du galon, me voilà portière, enfin portier !  J’admire au passage l’air digne et dégagé de mon maitre céans qui passe avec la dignité et l’indifférence du à son rang. Mais, me direz vous, comme écrivait La Fontaine : « Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs, Tout petit prince a des ambassadeurs, Tout marquis veut avoir des pages. »
La salle d’attente du  médecin est pleine, deux jeunes femmes sont assises avec deux  enfants. Le bébé nous gratifie de charmants sourires et s’amuse facétieux à faire tomber une bouteille d’eau en plastique par terre. Sa grande sœur, d’environ  trois ans, s’impatiente. Elle ramasse la bouteille en se trainant  et refuse d’obéir aux ordres de sa maman. La  jeune femme demande à sa fille de ne pas s’assoir sur le sol sale en récupérant la bouteille d’eau et en la redonnant au bébé qui s’empresse de la mettre à la bouche. La petite fille, hurle, pleure et frappe son petit frère. Sa mère osant lui faire savoir que puisqu’elle est méchante, elle n’aura ni poupée ni vélo, la délicieuse petite fille hurle de plus belle devant tant d’injustice. La pauvre enfant est  ainsi invectivée par sa mère plus d’une heure, elle ne cède à aucun ordre, refusant obstinément et avec une constance admirable tout ce que sa mère a  l’outrecuidance de lui proposer. Mais me direz vous, comme écrivait La Fontaine : « Elle doit être à moi, dit-il ; et la raison, C'est que je m'appelle Lion : A cela l'on n'a rien à dire. La seconde, par droit, me doit échoir encor : Ce droit, vous le savez, c'est le droit du plus fort Comme le plus vaillant, je prétends la troisième. Si quelqu'une de vous touche à la quatrième, Je l'étranglerai tout d'abord. »
Nous sommes un dimanche, il y a beaucoup de monde chez le fleuriste, nous attendons tous avec un brin d’impatience depuis une bonne demi heure. Une dame âgée donc respectable entre et s’assoie dans  un confortable fauteuil. Le patron de la boutique, un rien afféré s’imagine que la pauvre femme git là oubliée depuis des heures. Elle ne le contredit pas  et passe commande, le sac de terreau du Dimanche. Nous la regardons médusés, cette frêle vieille dame qui a sans doute hâte de retrouver son piètre logis de 150 m2 à Antony. Mais me direz-vous, comme l’écrivait La Fontaine : « Il lui fallut à jeun retourner au logis, Honteux comme un Renard qu'une Poule aurait pris, Serrant la queue, et portant bas l'oreille. Trompeurs, c'est pour vous que j'écris : Attendez-vous à la pareille »
Il est environ 16h, à la Fnac, le personnel du rayon informatique est un rien débordé, je viens pour changer ma tour et bien que je sache ce que je veux, j’ai quelques questions à poser. Arrive un homme d’environ 55 ans, qui s’est trompé en achetant son câble, le matin. Il valse d’un pied sur l’autre, marmonne nerveusement dans sa barbe, quand un jeune homme vient innocemment  demander un renseignement, il le toise et explose littéralement en exigeant d’être renseigné le premier sur un ton acerbe qui n’admet aucune discussion. Je lui dis calmement qu’en demandant avec courtoisie, il lui serait possible de l’obtenir immédiatement. Il me répond vertement sur de son fait. Mais me direz vous, comme écrivait La Fontaine : « Tout babillard tout censeur, tout pédant, Se peut connaître au discours que j'avance : Chacun des trois fait un peuple fort grand ; Le Créateur en a béni l'engeance. En toute affaire ils ne font que songer Aux moyens d'exercer leur langue. Hé ! Mon ami, tire-moi de danger : Tu feras après ta harangue»
Des exemples comme ceux là, notre vie en déborde. Il semblerait que la plupart d’entre nous supportent sans broncher, avec fatalisme, en acceptant  tant bien que mal l’incivilité, voire l’irrespect de certains. J’ai pris le parti quant à moi de m’exprimer et de faire savoir sans violence, sans agressivité si possible (je ne suis pas sainte Isabelle) que certains de mes compatriotes m’emmerdent et que je ne suis pas dans l’obligation de tout accepter sans broncher. Mais me direz vous, comme écrivait La Fontaine : « Le simple sens commun nous tiendrait lieu de Code ; Il ne faudrait point tant de frais ; Au lieu qu'on nous mange, on nous gruge, On nous mine par des longueurs ; On fait tant, à la fin, que l'huître est pour le juge, Les écailles pour les plaideurs. »
Certains dans ce pays, sont les premiers à réclamer le respect, qu’ils soient jeunes ou vieux ne changent rien à l’affaire, mais ce respect qu’il revendique comme étant un du, l’offrent ils aux autres ? Mais me direz-vous, comme écrivait La Fontaine :  
« … L'Homme trouvant mauvais que l'on l'eût convaincu,
Voulut à toute force avoir cause gagnée.
Je suis bien bon, dit-il, d'écouter ces gens-là.
Du sac et du serpent aussitôt il donna
Contre les murs, tant qu'il tua la bête.
On en use ainsi chez les grands.
La raison les offense ; ils se mettent en tête
Que tout est né pour eux, quadrupèdes, et gens,
Et serpents.
Si quelqu'un desserre les dents,
C'est un sot. - J'en conviens. Mais que faut-il donc faire ?
- Parler de loin, ou bien se taire. "
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Un Peu De Moi

  • : dépressive utopiste: isabelle
  • : une dépressive redécouvrant le monde semaine après semaine ...Une humaniste qui revit. écrire pour vivre, vivre pour écrire .
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  • isabelle Cassou
  • une depressive idéaliste qui veut croire en l'humain, qui n'acceptera jamais la communication à travers la violence, la guerre. j'ai la chance de vivre dans un pays où je suis libre de dire , d'écrire, le faire est un droit mais surtout un devoir
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