Madame Parisot nous fait la morale.
En effet, « faire grève dans ce climat de crise, dit elle, ce serait comparable à la colère des marins contre la fureur d’une tempête, il faut au contraire serrer les rangs, faire front. »
Dans un premier temps, j’aimerais que la « tempête » soit identifiée et définie.
Est il « solidaire », que des entreprises telles Microsoft annonce des licenciements non pas consécutifs à des pertes mais à un profit inférieur aux prévisions ?
De qui se moque-t-on ?
Des traders ont fait joujou avec des actions, comme s’il s’agissait d’un jeu virtuel, le tout se faisant à la réactivité immédiate sans l’once d’une réflexion ou d’une analyse, sous le seul et fallacieux prétexte de l’existence d’un MARCHE, marché qui gère avec une inconscience affichée toutes les valeurs et fondements de notre société capitaliste et libérale.
Cela n’inquiète personne ?
Cette évidente inconséquence est elle inévitable ?
Dans un second temps, essayons de regarder les choses de manière très pratique.
Un employé moyen en France, un de ceux que Mme Parisot emploie touche :
En haute estimation 2000 euros par mois environ soit 24000 euros annuels
Un PDG gagne en moyenne 1.8 millions d’euros annuels
Dans le souci de faire ressortir la disparité faisons un raccourci :
1000000 divisé par 24000 = 41.6.
Mme Parisot qui opte pour la solidarité et qui touche en moyenne 50 fois ce que touche son employé
Refuse que l’on touche à la rémunération des patrons sous le prétexte qu’ils sont assez grands pour avoir le sens de leurs responsabilités
Mme Parisot, qui aimerait nous faire pleurer sur le sort malheureux du patronat français
Demande à des personnes qui travaillent pour elle et selon ses directives de se serrer les coudes et surtout la ceinture car les temps sont durs.
N’auriez vous pas conscience, Madame, de l’indécence de vos propos ?
Essayez, Madame, de vivre avec un SMIC à Paris
Essayez, madame, de trouver un logement alors que votre salaire n’apporte pas assez de garantie au propriétaire.
Le pouvoir d’achat de le classe moyenne baisse sans cesse, le quotidien est de plus en plus rude, pénible, précaire.
Et vous estimez que la grève, le grognement de la masse laborieuse sonne comme une stupide et contestable rébellion contre l’inévitable : la pauvreté qui gagne sans cesse du terrain.
Montrez nous, confrontez nous encore un peu plus à la réalité de cette société :
Consommer plus pour faire tourner les entreprises
Ou Montrez nous l’exemple, Madame, montrez nous comment, vous, patron, faites preuve de cette solidarité envers cette société qui bat de l’aile.