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13 avril 2009 1 13 /04 /avril /2009 01:26





Un siècle de jazz

En ce week-end pascal, j'ai envie de vous raconter un joli coup de cœur, une de ces expos dont on ressort 3 heures plus tard : HEU-REUX.

 

Une petite anecdote pour commencer :

 

Alors que nous arrivions, une intello blonde, si, si, je vous jure, c'est rare, mais ça existe, poussait des soupirs de désespoir devant : « le simplisme évident de l'agencement,  la gestion navrante des volumes, manquant pour le moins d'imaginaire » ..  La voilà clamant la chose haut et fort, à moitié tournée vers un jeune homme buvant littéralement chaque parole qui provoquait sur son visage un sourire béat et un rien « niaiseux » alors que l'autre moitié du regard  de la blonde fuyait vers les cloisons de l'exposition ignorant avec une superbe quasi dédaigneuse, le délicieux contenu étalé dans les vitrines.

Et à ma grande honte, mais la honte est  si vite passée, j'imagine la belle blonde élégante et sophistiquée ressortant une demi-heure plus tard satisfaite d'elle-même et de son jugement et paradant sans nul  doute dans un quelconque vernissage parisien, le soir même, en criant à qui veut l'entendre : « avez-vous vu l'expo à Branly,  un siècle de jazz ? AB-SO-LU-MENT  FA-BU-LEU-SE !!! » .

Ce petit intermède juste parce que j'avais envie de faire mention de ces personnes qui, quel que soit le lieu, quel que soit le contexte, savent déjà tout sur tout, ont déjà tout vu ; ces personnes qui jaugent, jugent de tout au premier coup d'œil ; ces personnes pétries d'a priori ; ces personnes qui, malgré leur jeune âge pour certaines, sont déjà blasées de tout.

Je ne sais pas vous, mais moi je trouve que l'on en croise de plus en plus et je confesse que leur suffisance d'intello qui ne regarde plus rien et qui préjuge de tout m'agace très clairement. (Oops !!!)

 

Brefs revenons à l'essentiel : le jazz

 

Le lieu est grand, aéré, et déambuler sans être bousculé est un luxe que l'on a un peu oublié dans les musées parisiens, mais que l'on savoure à sa juste valeur.

 

Nous voilà partis à la découverte, en vrac, du « cake walk »,




des « jass band »,

 

 

 

de Picasso découvrant « une très belle danse barbare », d’Harlem, de Joséphine Baker,

 



des somptueuses affiches de Paul Colin





La promenade se fait aux sons d’airs connus ou moins connus et nous sommes nombreux à sortir un petit carnet et un stylo afin de noter les noms, les titres, les années…

Au fil des salles, le long couloir devient le couloir du temps et nous avançons dans le siècle les yeux et les oreilles émerveillés parce que le jazz est simplement magique, il est  la musique du cœur, une musique accessible et pourtant, ne vous y trompez pas, bien plus savante et écrite qu'il n'y paraît.

« La négritude » envahit Paris, Harlem, les images se multiplient, graphisme épuré des années 20, l'art nouveau, les affiches prennent des airs cubiques.

 




Un régal ! Vraiment !  On se penche pour lire chaque légende  toutes pleines de malice et d'humour.

Cake Walk, ragtime, boogie-woogie, swing, be-bop, free jazz, de tous ces mots naissent les rythmes et voilà qu' on se laisse porter et emporter dans des sonorités folles ou les notes semblent jaillir de partout et en tous sens.

Les disques swinguent, les pochettes sont somptueuses, les noms sont des légendes :


Louis Armstrong

 

Coleman  Hawkins




Dizzy Gillespie


George Gershwin





Le Cotton Club, Cab Calloway, Duke Ellington




Django Reinhart



Miles Davis, Boris Vian, Paris




John Coltrane




Billie Holiday



Ella Fitzgerald

 

Ils ne sont pas tous là  et pourtant, la présence des absents se ressent au détour de chaque image, de chaque son et les souvenirs s'éveillent, ils viennent de l'enfance, ils balancent, ils swinguent …



Le jazz est là …

 

Matisse


Picasso, Buffet et les pochettes de disque


Pollock, Thomas Hart Benton


Miguel Covarrubias


Sem, Georges Goursat et les caricatures


Les zazous






















Le time, jazz parody, les couvertures de livres, de revues


Ascenseur pour l’échafaud, les films




Guy le Querrec, les photos

 

Le jazz est partout, peintres, affichistes, écrivains, Looney toons, cinéastes, photographes, dessinateurs, journalistes ont habillé la musique, du noir et blanc est née toute une palette de couleurs riche, inspirée par des sons intenses, vibrants.

Le jazz est partout, les notes s'évadent du monde de la musique pour envahir l'art de ses assauts syncopés à la fois si écrits et improvisés.

Une main joue les accords avec une raison exemplaire, alors que l'autre s'en va divaguer tout autour de la mélodie, flânant en rythme tout sont saoul….

 

Choisir une musique pour cet article est une véritable gageure et bien sûr un crève-cœur parce que choisir l'une au détriment de l'autre, c'est quasi impossible !

Mais puisqu'il faut là maintenant ne choisir qu'une mélodie, je l’ai voulue très classique et archiconnue mais  revisité à la sauce de John Coltrane : Summertime et puis une petite cerise sur le gâteau, une que j'adore : My favorite things

 

Seulement, voilà qu’un terrible bémol vient s’immiscer dans l’histoire, le jazz est une musique très protégée et je ne peux vous l’offrir, ici, en écoute libre, alors, il va vous falloir aller la chercher, aller vers elle, et si vous l’aimez comme moi, vous allez durant des heures flâner dans les allées de deezer et consorts les oreilles et le cœur au vent à la redécouverte d’un monde qui swingue ….

 

 

 

 


Cette exposition se tient au
musée du quai Branly jusqu'à fin juin.

Il est possible de prendre un billet groupé avec le musée sachant que flâner dans l'expo pendant 4 heures ne relève absolument pas de l'exploit !!!

Si vous voulez faire le plein de belles émotions, je vous la conseille vivement …

 

 



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commentaires

J
Bonjour, j'étais contente de mon instantané sur l'expo "le siècle du Jazz" ( voir sur le site Arts-up dans rubrique en ce moment ou a venir), mais votre billet est vraiment très bien fait ,bravo. JA
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L
J'en ai des frissons, j'en perds les mots . Plein de musique dans ma tête . Merci de tout coeur pour ce partage . Mes mots coulent tristement, mes promesses je les tiens mais avec du retard, je ne sais plus si je vis, juste ... je survis, mais à quel prix . Tu m'as beaucoup touchée, un immense merci pour tes mots, merci de ne pas m'avoir oubliée . Gros bisous .Liza
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I
<br /> Tu es inoubliable Liza, ne l'oublie jamais ! Je t'embrasse et si la musique a pu pendant quelques secondes te balader un peu ailleurs, j'en suis heureuse...<br /> Si aujourd'hui il te faut survivre pour mieux vivre demain, rien n'est vain<br /> <br /> <br />
M
Un bien bel article qui a dû te prendre du temps...Bises
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I
<br /> Environ 6 heures, je crois, un vrai régal ! <br /> <br /> <br />
R
Joli cours sur le jazz. Merci de cet article si bien illustré. 
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I
<br /> oh pas un cours, juste quelques pas de danse, quelques notes de musique, et quelques images !<br /> <br /> <br />
S
Je suis moi aussi d'accord avec toi pour dire qu'il y a des personnes blasées et qui ont des avis sur tout, moi je n'ai jamais d'avis avant de voir, je prends le temps d'observer, de flâner, parfois je ne termine pas les visites car je préfère voir peu de choses et prendre mon temps plutôt que d'aller au galop et au final ne rien voir du tout.Elle a l'air sympa cette expo, merci de nous en faire profiter un peu grâce à tes nombreuses photos.Bises
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I
<br /> J'ai pris mon temps et vraiment ce fut un régal, bises à toi santounette<br /> <br /> <br />

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  • : une dépressive redécouvrant le monde semaine après semaine ...Une humaniste qui revit. écrire pour vivre, vivre pour écrire .
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  • une depressive idéaliste qui veut croire en l'humain, qui n'acceptera jamais la communication à travers la violence, la guerre. j'ai la chance de vivre dans un pays où je suis libre de dire , d'écrire, le faire est un droit mais surtout un devoir
  • une depressive idéaliste qui veut croire en l'humain, qui n'acceptera jamais la communication à travers la violence, la guerre. j'ai la chance de vivre dans un pays où je suis libre de dire , d'écrire, le faire est un droit mais surtout un devoir

 

 

 

 

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