J’ai enfin pu trouver le sommeil dans la nuit, vers 4 heures. Et ce matin, en me levant, mon seul but, ma seule recherche en cette journée à temps morne sera d’aller vers le calme, la sérénité.
C’est une amie qui a eu l’idée : les Nymphéas, l’Orangerie.
Une bonne heure, dans le vent, sous la pluie, une fouille et un parapluie au vestiaire plus tard : elles sont là.
Divines Nymphéas, exhibant leurs couleurs, offrant au regard tout leur mystère, toute leur magie. Je n’ai sur moi que mon téléphone pour les chiper un peu et vous les offrir.
Et soudain, une étrange impression voit le jour, en les regardant morcelées au travers de l’appareil apparaissent des tableaux dans le tableau. J’ai alors une sensation magique de découvrir une œuvre mouvante, changeante, elle est sans limite. La toile est vivante. Elle accroche la lumière de mille manières. Elle se métamorphose en fonction de l’angle de vue. Elle représente l’infiniment petit et va vers l’infiniment grand.
Le regard la caresse ou est ce elle qui caresse le regard ?
Exit, l’angoisse, les peurs, les pleurs, les lendemains hypothétiques, plus rien ne compte que ces taches de couleur à l’agencement parfait.
Les Nymphéas ont envahi mon ciel en quelques secondes, en ont chassé tous les nuages. Je les ai retrouvées telles qu’à Giverny, flottant au milieu d’une nature florissante, luxuriante, se jouant des reflets, de la lumière, du soleil et de l’ombre, nageant dans un bassin d’intemporalité.
La paix de l’âme, voilà leur don, rendre sa paix à l’âme de celui qui les regarde au-delà du trait de pinceau.
Douces Nymphéas, sages Nymphéas, rien ne pourrait ôter à vos couleurs la merveilleuse sérénité qui vous habite.
J’aurais pu rester là, assise, des heures, à rêver, à flâner, à voyager dans chaque forme mystérieuse qui donne à l’ensemble cet air de grand bouquet final où tout explose jusqu’à la fin des temps.
Nymphéas, je vous aime pour m’avoir rendue sans formalité ni formalisme le rayon de soleil qui manquait à mon cœur.