Quelqu’un m’a affirmé, il y a peu, qu’il pourrait être celui qui saura me combler. Après l’avoir trouvé bien prétentieux et terriblement téméraire. Je me suis posée quelques questions : suis-je comblée ? L’est on jamais ? Qui me comblera ? Qui m’a déjà comblée? Peut-on être comblé ? Si l’on est totalement comblé, désire-t-on toujours ? Inutile de préciser que là maintenant, devant mon clavier et mon écran, seule, je ne suis pas comblée. Trop de mots, trop de maux, trop d’interrogations me bousculent pour être comblée. Mais ai-je envie d’être comblée ? Oui, et je crois qu’une seule chose me comblerait avec bonheur : la paix, la sérénité, la sagesse d’aller outre mes questions. De mes peurs, mes doutes, mes manques, je suis le seul pourvoyeur. Il ne tient qu’à moi de conserver ce qui est bon à ma vie et de mettre de côté, ou au contraire assumer ce qui est source de souffrance. Il ne tient qu’à moi de définir ou redéfinir mon paysage, d’y rétablir l’harmonie. Mais, le savoir, en être consciente suffit il à tout résoudre ?
Je suis parfois merveilleusement comblée, hier soir, je l’ai été parce que quelqu’un m’a offert ce qu’il dit humblement être la seule chose qui lui reste à offrir : un petit morceau de son cœur. Je l’ai reçu et placé en compagnie de tous les petits morceaux qu’il a donné à ma vie depuis des mois, merci Dominique, merci Josy, d’être encore là, attentive grande sœur, tes mots, ce soir, au téléphone m’ont comblée, m’ont rassurée, calmée, merci Chantal que je soûle de mille paroles (elle doit avoir hâte que mon chirurgien me faire le clapet pendant 10 jours), merci tata pour les petits cafés où on refait le monde, merci Christiane et Guy de m’avoir si chaleureusement ouvert votre porte, merci Marion de tes petits mots qui me comblent de joie, merci à tous ceux qui croisent ma route depuis quelques années et qui m’offrent spontanément ce qui me manque tant et me comble si délicieusement un peu d’attention.
J’ai tellement voulu croire qu’une vie plate, aseptisée, sans émotions trop fortes était mon comble. Ce n’était qu’un leurre bien sur, pour combler un corps, une âme, il faut combler le cœur. Chaque nuit, mes rêves me rappellent que mon cœur est blessé, j’essaie de le soigner, mais certaines plaies restent à vif et je suis impuissante, ce soir, je suis triste parce que mes fantômes me hantent à nouveau, j’ai peur, comment apprendre à les chasser ou à vivre avec. Je me sens démunie. Demain, je vais voir ma psy, ce soir j’ai écrit « ma ». Plus de séance depuis un mois, c’est trop. Mes pensées faute de me combler, m’encombrent.
Et l’amour, me direz vous, me comble t’il ? Il comble mon corps, c’est une certitude, quand au reste, je l’ignore, pour être comblée à ce "jeu", il faut être deux. le sommes nous ? je ne me sens pas libre d’en parler, ici.
Etre sans cesse comblée est une illusion, une vaine quête. Mais lorsque que l’on est parfois comblée, quel bonheur ! Tout s’efface, les doutes, les craintes, les questions, les réponses. Le bonheur emplit tous les vides, les insuffisances. Voilà ce qu’est la plénitude …
Et là, maintenant, je prends conscience qu’emplir mes vides est de mon seul ressort.
Je viens de lire un article, sur un blog, intitulé : « désaimer », rendez vous compte, c’est incroyable, ce mot n’existe pas !!!!!!!!