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21 mars 2007 3 21 /03 /mars /2007 00:10

Quand j’étais petite, mon grand père nous amenait de temps en temps au théâtre de marionnettes au jardin du Luxembourg.  Ceux qui ont mon âge se souvienne peut être de Guignol, le vrai, pas celui de l’info, non, celui qui avait une mine réjoui, un petit roublard qui donnait parfois des coups de bâtons.  Et bien ce soir, il était là en chair et en os, dans la grande salle du dôme de Villebon.  Pour l’occasion, il avait pour nom : Nicolas Sarkozy. Hé oui, ce soir, grande première, l’amie d’une amie d’une …, bref une opportunité d’aller voir de plus prés un meeting politique pour la première fois.  Amusant : peut être, instructif : malheureusement. En entrant dans la salle, les choses étaient évidentes, il n’y avait là que des admirateurs, voire des inconditionnels, pas  ou peu  de tièdes. Le tout petit bonhomme rangé derrière son pupitre est bel et bien la star, s’il ne lui prenait pas l’envie de mégalomanie, comment en sortant de 2 heures d’applaudissements galvanisés ne pas se prendre pour l’homme sans doute, sans interrogation, sans crainte qu’il affirme être ?  Pendant 2 heures, il n’a cessé de scander des phrases toutes packagées, travaillées, lues, des phrases toutes faites pour un public tout fait. Le public est acquis, à quoi bon ? Nous apprenons cependant que Nicolas veut, Nicolas  revendique, Nicolas rêve. Pour un peu, je m’attendais à voir Pimprenelle et le marchand de sable débarquer.  Nicolas ne tolèrera pas en vrac : les pays ne respectant pas les droits de l’homme créant ainsi non une concurrence économique mais une « déloyauté » ; les vilains pays pollueurs qui ne respectent pas les accords de Kyoto que se verront affublés d’une surtaxe à l’export vers l’Europe ; les affreuses entreprises capitalistes qui distribuent des gratifications à leurs actionnaires ou dirigeants au plus grand mépris de ses salariés.  Et là, l’espace d’un instant, j’ai entrevu le petit Nicolas dans son joli costume, avec son grand bâton, taper de bon cœur  le VILAIN président chinois qui méprise les droits de l’homme, le MECHANT Bush qui se fout royalement de la pollution engendré par son pays, le FAQUIN PDG d’Airbus qui vire 10000  personnes alors que le carnet de commande est plein à ras bord et dont  la panse de l’actionnaire est de plus en plus rebondie.  Oui, ce soir, j’ai vu mon sauveur, mon Guignol qui contre vents et marées va défendre  mon  PAYS qui n’est pas une ethnie mais une PENSEE, une IDEE.  C'est donc cela ! Je n'avais rien compris ! Voilà que ce soir, à quelques semaines d’élections présidentielles, un membre du gouvernement à la tête de ce pays depuis 12 ans, me dit qu’il n’a pas voulu de cette Europe, de cet Euro inflationniste. Voilà qu’incroyablement, ce soir, au bout de plusieurs années on m’affirme que L’euro a fait flamber le coût de mon caddie au supermarché, diantre, ce n’était pas un « rêve » ? Incroyable, l’INSEE s’acharne pourtant sans cesse à me prétendre le contraire : travailleurs, travailleuses, nous aurait on menti ?  Voilà que ce soir, j’apprends que Mai  68 faute d’offrir la liberté a été l’annonciatrice du chaos, que trop de liberté tue la liberté !  Voilà que ce soir, j’apprends que l’on n’a pas le droit de ne retenir que les erreurs passées  de son pays. J’apprends que Vichy compte bien peu au travers de toutes les familles résistantes. J’apprends que mon pays a certes été colonisateur, mais loin d’être le pire, toujours dans le strict intérêt de l’indigène, qu’on se le dise ! J’apprends que je ne dois plus regarder les erreurs du passé, elles m’empêchent d’avancer.  Je ne dois retenir que les HEURES GLORIEUSES de ma chère FRANCE, les droits de l’homme, liberté, égalité, fraternité !  Est ce là le secret, la clé de voute de l'avenir ne voir que le verre à moitié plein ? Comment peut-on affirmer à notre époque que l’on n’a aucun doute ? Moi, je dis, BRAVO, quelle belle conviction sortie tout droit du chapeau du magicien tel un beau lapin bien nourri! Loin de moi l’idée de prétendre que quelques vérités n’ont pas été dites. Mais, où sont les solutions ? Dans cet optimisme outrancier et pervers ? J’ai failli verser une larme quand il nous a servi Martin Luther King (qui doit se retourner dans sa tombe, pauvre homme !): "j'ai fait un rêve ...". Je suis désolée, mais ce soir, j’ai entendu des paroles creuses, soit disant bien faites et très mal prononcées. J’ai eu la désagréable impression d’avoir été caressée dans le sens du poil sans même qu’il y ait une once de conviction à le faire. J’ai vu un p’tit bonhomme gesticulant sur une scène, faisant des effets de « manche », de l’humour facile sur les autres prétendants au trône. J’ai vu en gros plan, sur les multiples écrans géants, un sourire trop sur de tout, relevant quasiment de l’insolence, de la suffisance. J’avais déjà beaucoup de doutes, le fait que cet homme n’en ait pas à décupler les miens ! J’ai appris, ce soir, oui, j’ai compris que quoiqu’il arrive : je serai dupe. Ainsi vont les marionnettes, trois p’tits tours et puis s’en vont !! Qu’elles s’appellent Nicolas ou Ségolène ne change rien à l’histoire.

 

 

 

 

 

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  • isabelle Cassou
  • une depressive idéaliste qui veut croire en l'humain, qui n'acceptera jamais la communication à travers la violence, la guerre. j'ai la chance de vivre dans un pays où je suis libre de dire , d'écrire, le faire est un droit mais surtout un devoir
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