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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 14:26

J +9 Koh Samui le 18 Mars 2011

Aujourd’hui, pour ma dernière journée sur l’île de Koh Samui, je décide de m’offrir un moment un peu particulier qui consistera à me faire bichonner durant trois bonnes heures.

Le massage thaï est connu dans le monde entier et sa réputation n’est plus à faire, quoi que… Beaucoup y associe un massage sensuel voire érotique, or le massage ici est une réelle tradition, il se pratique depuis très longtemps et est un mélange de massage et d’étirements qui permet une détente totale. Il était appris dans les temples et il reste encore une pratique très sérieuse bien qu’elle ait été et qu’elle soit encore dévoyée par certains.

Rendons à César ce qui appartient à César, l’industrie du sexe dans certains pays pauvres comme ici, est l’œuvre d’une demande faite par les touristes européens. La prostitution qu’elle ait lieu chez nous ou ailleurs, n’est  jamais un choix facile pour les femmes qui la pratiquent.

Fort heureusement, je n’ai pas  l’impression que le tourisme sexuel soit très présent dans l’île, alors que je l’avais très clairement ressenti à Phuket, il y a quelques années. Cependant, moi qui pourtant ne remarque pas trop ce genre de choses, j’ai bien vu qu’on croise énormément d’hommes européens accompagnés de femmes asiatiques. La moyenne d’âge de ces hommes est relativement élevée et ne sont pas nécessairement accompagnées que par des femmes jeunes. Parfois cependant, on remarque quelques anachronismes…

Bref, après cet aparté sur ce que l’européen peut avoir d’odieux dans certains pays, revenons  vers des plaisirs tout aussi agréables sans être sexuels…

 

Un pur moment de détente se trouve en bas de mon hôtel. L’hôtel se situe sur une colline, les chambres sont réparties le long d’un chemin qui descend de manière abrupte vers la mer. Le « spa » se trouve au bord de mer, surplombant l’océan, niché au milieu de grosses roches.

Je suis reçue par deux ou trois dames au délicieux sourire qui vont me prendre totalement en charge dans les heures à venir.

Je suis amenée dans un vestiaire joliment décoré. Mon accompagnatrice parle un anglais toujours aussi approximatif, elle me fait comprendre que je dois me mettre nue alors qu’elle protège ma pudeur par un charmant sarong qu’elle installe avec précaution autour de mon corps.

Elle me conduit par de petits escaliers en bois, vers une plate-forme où elle me place ainsi vécue sous une douche froide juste quelques secondes.

Elle me fait signe d’entrer dans la « stream room » (chambre à vapeur) en m’offrant une serviette parfumée excessivement froide.

Je reste là un assez long moment, sans me soucier du temps, puisqu’après tout le but de tout cela est aussi de laisser passer le temps sans en avoir la maîtrise. On pourrait comparer ce bain de vapeur au hammam, si ce n’est que la vapeur ici est, comment dire, plus fine, des milliers et des millions de gouttelettes minuscules emplissent l’air avec une légèreté délicate. Deux côtés de la pièce sont munis de fenêtres et à travers l’humidité régnante, je peux apercevoir les vagues se cassant sur les rochers en contrebas.

Je sors du bain de vapeur, une femme m’offre un verre d’eau glacée et je suis accompagnée en contrebas au milieu de grosses roches, dans une petite cavité retranchée, où on ôte mon sarong mouillé pour le remplacer par un sec. Le tout sans que jamais je ne sois totalement dénudée.

 

Une nouvelle jeune femme vient me saluer et m’emmène vers des lieux de massage. Le lieu est en fait une sorte de cabane très ouverte entourée de voilages légers qui seront fermés ou ouverts en fonction de l’intensité du vent afin que l’air y  circule sans être trop envahissant.

Elle me fait signe de m’allonger sur le ventre, puis, avec une très douce délicatesse, elle va tour à tour, dénuder très pudiquement chaque partie de mon corps afin de l’enduire d’une pâte à base de noix de coco.

Je sens sous ses doigts le pouvoir astringent de la pâte du fruit concassé, elle l’a fait pénétrer tout doucement, patiemment sur la jambe gauche, puis la droite, le bras gauche, puis le droit, le dos, me fait retourner et recommence à nouveau.

Alors que je n’avais plus à me préoccuper que des sensations ressenties lors de ce gommage, j’entendais autour de moi, les vagues se briser sur les roches en contrebas, et une nature que je devinais exubérante m’offrir son plus beau concert.

J’entends soudain un murmure à mon oreille : « take à shower, please » (douche) et elle me conduit toujours avec d’infinies précautions, vers une autre salle, encastrée dans la roche où elle me laisse seule afin de retirer la pâte de noix de coco, prendre une douche et revêtir un sarong sec.

Alors que j’ouvre le rideau, elle accompagne mon geste et me ramène vers la couche, sorte de futon, entouré de bois.

En procédant de la même manière que précédemment, elle m’enduit cette fois d’une huile délicatement parfumée, sans doute d’aloé vera, ses gestes sont infiniment délicats et alors que j’ai les yeux fermés, je n’entends à aucun moment ses déplacements qui se font avec une légèreté extraordinaire.

Elle me convie de nouveau à prendre une douche et à revêtir un sarong sec.

 

D’un geste elle me demande de me rallonger sur la couche, sur le ventre, et là commence le massage proprement dit.

Toujours dans le même ordre, pieds, jambes, bras, dos, etc…, le massage se fait en quelque sorte de quatre manières sur chaque partie du corps.

La première consiste à ramasser le long du membre, sa main si douce tout à l’heure, devient très ferme et semble re-sculpter chaque muscle avec une précision diabolique.

La deuxième est un aller-retour de ses mains à gauche et à droite du membre en remontant progressivement.

La troisième est un appui avec un doigt de manière assez vigoureuse en remontant centimètre par centimètre.

La quatrième se fait alors que le membre est à nouveau recouvert, et il consiste en des appuis très forts avec la paume de la main en différents endroits et en remontant.

Entre chaque séance de massage, selon l’endroit concerné, s’en suivent des étirements qui rajoutent une merveilleuse sensation de détente déjà très clairement ressentie grâce au massage.

Je retiens particulièrement les points d’appui le long de la colonne vertébrale soulignant chaque vertèbre.

Je retiens également l’étirement des deux bras, alors qu’elle se situe juste derrière moi, elle prend chaque bras et les ramène au-dessus de ma tête, les étire vers le haut, puis les ramène vers l’arrière, le tout à plusieurs reprises, amenant un étirement à chaque fois plus prononcé, sans aucune violence.

Alors que je suis assise sur le futon, les jambes pendantes, elle se place derrière moi maintenant mon dos par ses genoux, et saisissant ma tête en l’encadrant de ses deux mains, elle la ramène en arrière étendant ainsi chaque vertèbre. Progressivement je sens ses genoux montés sur mon dos

Enfin d’étirer chaque partie du dos.

Elle finit par un massage du crâne, toujours avec cette alternance de massage et de points d’appui.

Et alors qu’elle me dit que le massage est terminé, je suis aux anges, totalement détendue, le corps merveilleusement étiré et débarrassé de ses courbatures.

Elle me sert une petite tasse de thé parfumé et me laisse doucement sans heurts, sans paroles, revenir vers le monde …

 

 

 

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commentaires

Q
<br /> <br /> J'ai suivi pas à pas ton massage... et je dois dire que n'ignorais totalement comment il se pratiquait !<br /> <br /> <br /> Merci pour ce partage, Isabelle.<br /> <br /> <br /> Bonne continuation.<br /> <br /> <br /> <br />
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O
<br /> <br /> Le rêve...<br /> <br /> <br /> Jamais je n'aurais imaginé qu'un massage puisse produire un tel bien être... <br /> <br /> <br /> Je te souhaite une bonne continuation de tes vacances...<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
A
<br /> <br /> Comme il est bon parfois de se retrouver au coeur de soi-même.<br /> <br /> <br /> J'approuve entièrement ta réflexion concernant le "tourisme sexuel" produit par la demande occudentale. Comment sanctionner ces actes odieux ?<br /> <br /> <br /> <br />
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  • : une dépressive redécouvrant le monde semaine après semaine ...Une humaniste qui revit. écrire pour vivre, vivre pour écrire .
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  • une depressive idéaliste qui veut croire en l'humain, qui n'acceptera jamais la communication à travers la violence, la guerre. j'ai la chance de vivre dans un pays où je suis libre de dire , d'écrire, le faire est un droit mais surtout un devoir
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