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17 juillet 2010 6 17 /07 /juillet /2010 11:46

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Visiblement dans une société capitaliste, on peut faire de l’argent sur tout, alors pourquoi pas sur le système carcéral ?
 Le système est simple.  L’État n’a pas à construire la structure qui est fournie par une compagnie privée qui, elle, moyennant environ 50 $ par jour et par détenu assure le « management » de la population pénitentiaire.
Bémol, il faut remplir les lits de ces quelques 100 établissements contenant environ 62 000 lits (sans doute plus de 300000 d'ici peu)
S’en suit, par exemple, un scandale qui démontre que des centaines d’enfants ont été incarcérés pour des délits extrêmement mineurs et pour des peines excessivement  longues, en clair sans raison. Moyennant 2,6 millions de dollars en provenance d’un centre privé de détention pour jeunes délinquants,  deux juges officiant dans le comté de Luzerne  ont été condamnés pour avoir en quelque sorte vendu entre 2002 et 2006 des centaines d’enfants et d’adolescents,  à une prison privée.
Cette histoire a détruit la vie de 1000 à 2000 jeunes. Alors qu’il était   clairement reconnu que ces juges appliquaient des peines bien trop sévères, allant même jusqu’à bafouer les droits constitutionnels des enfants,  Il a fallu des années pour qu’enfin la justice ouvre les yeux …
 
Certaines entreprises privées voient, dans ces prisons privées,  la poule aux œufs d’or. Voilà en effet de merveilleux ouvriers que l’on paie une misère,  aucun risque de grève, pas de congés,  pas d’assurance-chômage, aucun risque de retard ou d’absentéisme. Si l’ouvrier se plaint pour X ou Y raison, un petit séjour en cellule d’isolement lui remet les idées en place. Les domaines de compétence de ses ouvriers sont plus que variés. Ils produisent dans le beau pays de l’oncle Sam : 100 % de l’ensemble des casques militaires, gilets pare-balles, chemises et pantalons, tentes et gourdes ; 93 % des peintures et pinceaux de peintres ; 92 % de l’ensemble des services d’aménagement de cuisine ; 46 % de tous les équipements personnels, 36 % des ustensiles ménagers, 30 % des aides auditives micro et haut-parleurs, 21 % des meubles de bureau et pour finir cet inventaire à la Prévert (le pauvre doit se retourner dans sa tombe) ,pièces d’avion, matériel médical et cerise sur le gâteau : l’élevage de chiens guides pour aveugles.
De quoi faire rêver petites et grandes entreprises qui, du coup, ne voit plus très bien la nécessité  de délocaliser leur production.
Comme dirait M. Sylvestre dans les guignols : « même les petits niakoués» ne feraient pas mieux.
Voilà donc la fine fleur des entreprises privées américaines ouvrant des yeux pleins de dollars à la vue des bénéfices prometteurs engendrés par cette  main-d’œuvre « Safe and cheap ». L’affaire est simple il suffit de monter des ateliers au sein des prisons.
Les gains produits par cette nouvelle industrie se multiplient sans cesse et voilà les : IBM, Boeing, Motorola, Microsoft, Texas Instruments, Del, Compaq, Hewlett-Packard, Nortel, 3com, Intel, Macy’s, Revon, Pierre Cardin, AT&T, Wireless, Colgate Palmolive, Starbucks, et bien d’autres qui se bousculent à la porte afin de bénéficier de cette nasse sans fin au vu des durcissements des lois américaines.

 
Quelques sociétés se partagent le gâteau de ces établissements carcéraux privés. Certaines se sont transformées en véritables empires.
L’une d’elles est leader sur le secteur, Correction Corporation of Amérique (CCA) , détient la moitié du marché et fait partie des cinq entreprises les mieux cotées en bourse à  New York.
Il semble de notoriété publique d’après ce que j’ai pu lire çà et là ( et croyez moi, tout se recoupe) que ces prisons privées ont des façons  très particulières de manager et de gérer leur population. Exemple : la prison ultramoderne de Lawrenceville, en Virginie, emploie cinq gardiens le jour et 2 la nuit pour 750 détenus.
Il semblerait également que «le temps de bonne conduite» ne soit pas toujours déduit de manière équitable des peines et que par contre une infraction au règlement ajoute facilement 30 jours d’incarcération (étude des prisons Nouveau-Mexique).
Le niveau de l’insécurité est lui aussi excessivement élevé dans ces établissements privés.

Cette vidéo en anglais montre à quel point la situation est hors contrôle.
âmes sensibles s’abstenir, les images sont extrêmement violentes, je n’ai pas été jusqu’au bout, bien trop dur , mais ô combien édifiant !!!!

 

 

 

Il est à noter que les États-Unis incarcèrent et jugent les enfants comme des adultes dans certains états comme New York par exemple et qu’ils sont en première ligne dans ces établissements où la violence règne en maître.
Selon, Human Rights et Amnesty, il y a plus de 2000 enfants incarcérés à vie aux états unis. Certains d’entre eux le sont pour des crimes moins graves que le meurtre.
Exemple: un enfant de 15 ans est condamné à vie pour avoir volé une camionnette afin de commettre un vol, alors qu’il attendait dehors, un de ses complices a tué deux personnes. Bien qu’il ne soit en aucun cas un meurtrier, sa seule présence sur les lieux le condamnent à vie.
Dix états ne fixent aucun âge minimum pour condamner des enfants à perpet sans remise de peine possible. Six enfants sont actuellement détenus qui n’avaient pas encore 13 ans lors des faits qui leur sont reprochés.
Ces enfants sont emprisonnées dans des prisons d’adultes, au milieu de prédateurs sexuels, de gangs violents, dans des conditions effrayantes.

Autre record américain, les états unis restent un des seuls pays au monde à condamner des personnes retardées mentales à la peine capitale , selon Human Rights, il y aurait plus de dix pour cent de déficients mentaux sur les 3000 personnes qui «pourrissent» actuellement dans les couloirs de la mort.

Human Rights Watch

Tout cela fait froid dans le dos.
Peut on espérer que les droits humains l’emportent  sur les profits générés ?

A vrai dire, ce n’est pas gagné ...

 

Un Obama n’y suffira pas sans doute pas , hélas ....

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Un Peu De Moi

  • : dépressive utopiste: isabelle
  • : une dépressive redécouvrant le monde semaine après semaine ...Une humaniste qui revit. écrire pour vivre, vivre pour écrire .
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  • isabelle Cassou
  • une depressive idéaliste qui veut croire en l'humain, qui n'acceptera jamais la communication à travers la violence, la guerre. j'ai la chance de vivre dans un pays où je suis libre de dire , d'écrire, le faire est un droit mais surtout un devoir
  • une depressive idéaliste qui veut croire en l'humain, qui n'acceptera jamais la communication à travers la violence, la guerre. j'ai la chance de vivre dans un pays où je suis libre de dire , d'écrire, le faire est un droit mais surtout un devoir

 

 

 

 

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