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8 février 2007 4 08 /02 /février /2007 14:00

Quand l’on pèse 108 kg, il semble inutile de préciser que contrairement à ce que peuvent dire certaines rondes, on ne se sent plus vraiment à l’aise dans ce corps trop gras, trop flasque, trop : tout court. Pour ma part, j’ai toujours adopté la technique d’évitement, me refusant à voir l’ampleur des dégâts, ne regardant plus l’évidence.  Au début de ce régime, j’ai croisé le yoga. Dès la première séance, plus d’échappatoire : la glace placée une heure devant mes yeux horrifiés, ce ventre faisant obstacle entre mes mains et mes pieds voulant se joindre enfin, ce souffle court lors de l’effort, ce dos affublé d’un sac à dos de 30 kg superflus : tout soudain a fait jour. Plus question de fuir mon image, plus de choix possible, les photos disaient vrai : je suis grosse.

Je men tirais en prétendant trouver une grâce quelconque à cet excès de chair, à ces bourrelets certes fermes mais envahissants. La vérité éclate au grand jour : je n’aime pas ce que mon corps est devenu, je suis consciente de  la maltraitance que je lui ai infligée. J’aurais pu, alors, continuer à me mentir et faire semblant de passer sous silence une image trop réaliste de mon corps. Après plus de deux ans de thérapie, en avais-je le « droit » ? Non, je ne le pense sincèrement pas. Ce laisser-aller physique est somme toute la résultante d’un esprit confus.

Ma première motivation est sans nul doute une réconciliation avec ce corps malmené, la plus sécrète en découle : séduire, plaire, être femme.  Si je revendique haut et fort l’image de la baigneuse épanouie, j’ai bien moins de penchant pour  la « Botero » que la « Renoir ».  Je ne ferai jamais apologie de maigreur ou obésité mais chanterai toujours en poétesse les louanges des courbes harmonieuses qui symbolisent  la femme.  Elles ne provoquent en moi aucun trouble ou émoi et pourtant j’y vois une sensualité rayonnante  s’offrant langoureusement au regard. Et, si je n’ai qu’un goût mitigé pour le sexuel, j’ai une attirance naturelle pour ce qui touche les sens, le sensuel. La sensualité est un vaste royaume où il fait bon : regarder, écouter, toucher, gouter, sentir.  Certains se contentent  de voir et entendre et oublient  l’essentiel : l’épanouissement de deux corps, les battements de deux cœurs à l’unisson, deux esprits volages. Oh ! Certes, ma « grosseur » ne m’interdisait pas ce voyage, mais qu’il est   encore plus doux avec  un zeste de légèreté, une pincée de beauté.

 

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  • : dépressive utopiste: isabelle
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  • isabelle Cassou
  • une depressive idéaliste qui veut croire en l'humain, qui n'acceptera jamais la communication à travers la violence, la guerre. j'ai la chance de vivre dans un pays où je suis libre de dire , d'écrire, le faire est un droit mais surtout un devoir
  • une depressive idéaliste qui veut croire en l'humain, qui n'acceptera jamais la communication à travers la violence, la guerre. j'ai la chance de vivre dans un pays où je suis libre de dire , d'écrire, le faire est un droit mais surtout un devoir

 

 

 

 

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Chatouillis méningés

 

 

 

 

 

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