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21 février 2007 3 21 /02 /février /2007 19:17

Douze heures de voyage dans cet espace confiné, ça use, ça use, mais pas les souliers. Nous arrivons à Los Angeles. 11 septembre oblige, fini le parcage du « bétail » européen dans une zone de transit totalement fermée, nous franchissons l’immigration, la douane avec tous nos bagages. Résultat, nous pourrions si l’envie nous prenait sortir en ville et jouer les clandestins. Bref, inutile de chercher une logique à tout cela. Une grande promenade dans l’aéroport de L.A nous détend les petons et les genoux. Parce que ce n’est pas le tout, belote et rebelote encore dix heures à plier ses grandes jambes tant bien que mal et ce qui est amusant, c’est qu’elle les plie avec une bonne volonté bien plus affichée dans le sens aller. Elle a arrêté de fumer, il y a peu et regarde avec un brin de pitié ses ex congénères avaler frénétiquement quelques bouffées de nicotine et goudrons lors de cette escale inorganisée sur un trottoir de l’aéroport de L.A. Enregistrement, re les longs très longs couloirs, salle d’embarquement, douze heures  de vol et 9 heures de décalage ont amoindri les ardeurs des « c’est moi le prem’s ». Le captain et l’équipage vous souhaite la bienvenue…,  les consignes de sécurité, wroummmm  et c’est reparti. Dix heures où le sommeil commence à se faire plus présent, elles passent bien plus vite. Et enfin, Bonjour m’ssieurs dames, il fait 30 ° à Papeete, haaaaaa (disent ils tous en cœur), le commandant vous souhaite …et espère vous revoir bientôt sur nos lignes. Qu’il ne s’inquiète pas, ça va venir vite, mais là qu’importe on arrive ! Après presque 24 heures d’enfermement, elle n’a qu’une envie, c’est  respirer l’air frais du petit matin, elle sort de la carlingue, inspirant à plein poumon et se sent soudain imprégnée par une chaleur intense qui en une seconde l’a totalement envahie. Elle suffoque presque tant  la moiteur reçue s’oppose à la fraicheur attendue. Mais, là plus de doute, elle est aux antipodes. Elle a autour du coup un collier de fleurs odorantes qui lui réapprenne la chaleur du mot bienvenu.

Elle a quelques heures à tuer avant son vol pour Rangiroa. Elle hésite entre déambuler dans les rues de Papeete, louer une voiture et partir loin de la ville. Elle dépose ses bagages dans une maisonnée à l’avant de l’aéroport, une belle vahiné aux cheveux gris et au tour de taille avantageux, lui donne ces tickets de consigne en bavardant : « Paris ? Ha Paris ! ».  Elle a envie de voir l’océan, le lagon, la nature luxuriante. La voiture est petite, sans clim et c’est toutes fenêtres ouvertes, les cheveux au vent qu’elle redécouvre  les plages de sable noir, les grandes vagues où les surfeurs s’en donne à cœur joie, le sourire des Tahitiens, les forêts tropicales, les bougainvilliers, les frangipaniers  et toutes les odeurs qui les accompagnent. Il est temps de repartir. La belle vahiné lui souhaite bon voyage. Elle arbore son plus beau sourire, ici, c’est 20 kilos de bagage autorisés, surtaxe prévisible : gagné. On lui propose même un prix pour l’aller retour, elle décline l’offre, les petites îles ne regardent pas vraiment les poids.  L’avion est petit un ATR,  au décollage  tout vibre, le bruit est assourdissant. Le vol dure une heure environ, elle s’assoupit un peu, elle est ivre de fatigue, cumulant une nuit blanche et douze heures de décalage horaire. L’aéroport est tout petit, un grand  hall en bois, le toit recouvert de feuilles de palmier. Tout est conforme à ses souvenirs. Elle rassemble tous ces bagages et regarde si Cécile est là.

Cécile tient une pension de famille, quelques bungalows dignes des plus beaux hôtels hors de prix.  Mais, dans ces superbes hôtels de luxe, pas d’histoire de pêcheurs  le soir, à la table d’hôte. ! Cécile vient vers elle, l’embrasse comme si elle l’avait quitté la veille, lui offre un collier de fleurs. Les bagages, quelques minutes de pick up et elle peut enfin s’écrouler sur le lit. Elle ferme les yeux et entend le doux bruit du lagon, les vaguelettes roulent sur les débris de coraux qui remplace le sable. Elle regarde enfin, l’horizon est bleu, le lagon, le ciel. Elle vient pour plonger, elle imagine déjà les requins, barracudas, napoléons, anges, chirurgiens et des milliers d’autres et s’endort enfin bercée par le clapotis de l’eau.

 

 

 

 

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Un Peu De Moi

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  • : une dépressive redécouvrant le monde semaine après semaine ...Une humaniste qui revit. écrire pour vivre, vivre pour écrire .
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  • isabelle Cassou
  • une depressive idéaliste qui veut croire en l'humain, qui n'acceptera jamais la communication à travers la violence, la guerre. j'ai la chance de vivre dans un pays où je suis libre de dire , d'écrire, le faire est un droit mais surtout un devoir
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