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27 février 2007 2 27 /02 /février /2007 21:44

Bon je sais, ce site n’est pas très drôle depuis quelques jours, mais bon ainsi va la vie, ainsi vont les pensées. Mon dernier article a encore réveillé des doutes.  En fait, ce sujet est tabou. Alors, j'explique: L’idée du suicide m’est venue parce que j’ai reçu un lien sur un forum en parlant. J’ai lu, par curiosité. Une femme écrivait que le suicide est impardonnable et cela m’a fait mal d’imaginer que certains de mes proches peuvent penser comme elle.

Je suis conscience après coup d’avoir commis la plus terrible des agressions qui soit: attenter à une vie, en l’instance la mienne. Certes, je l’ai regretté 30 secondes plus tard, mais cela restera toujours trente secondes trop tard. Je sais que cet acte était violent. J’ai conscience qu’il ne s’oubliera jamais. Mais moi je sais qu’il m’a permis d’appréhender « le fond » de la noirceur, de mettre un nom sur mon mal : MELANCOLIE. Cet état est à jamais synonyme de grave danger et je sais maintenant m’en protéger.

Mon plus gros souci actuellement  vient de « mes morts », des décès  qui ont jalonné ma vie. Ils sont peu nombreux, mais ils me hantent presque chaque nuit : Papy, Maman, Loïc et dans une moindre mesure tous les autres plus ou moins proches, y compris parmi mes souvenirs d’hôpital.  Dans mes rêves, ils sont tous vivants, ils vivent même en cohabitation avec les nouveaux arrivés, cohabitation bien sur absurde et improbable mais qui va jusqu’à me faire purement et simplement nier leur mort. Le plus souvent, je me réveille affreusement troublée. Il me faut quelques minutes pour reprendre pied.

J’entends souvent l’expression : « faire son deuil », je ne sais pas comment faire mon deuil, j’en suis incapable, je ne trouve pas le mode d’emploi qui me permettra d’accepter enfin. Il parait que tout est en moi. Je cherche vainement depuis presque trois ans.  Peut être est ce que l’écrire, le dire, m’aidera ? Quelqu’un m’a dit, il y a peu, que la mort pour une infirmière devient banale. La mort pour moi est bel et bien cette grande faucheuse qui prend des vies sans logique, de manière injuste, parfois cruelle.

Je crois qu’en fin de compte, elle me fait peur. A l’hôpital, en cardiologie, elle était une défaite après un rude combat. Il m’est arrivé une fois de devoir porter un nouveau né mort au bloc. A travers le drap blanc, je sentais la tête de l’enfant sur mon bras et peu à peu, j’ai senti physiquement la mort entrer en moi, dans mon bras. Ce fut un moment terrible. Depuis, je ne supporte pas de la croiser, je ne supporte pas plus : la violence qui la provoque, que celle qu’elle provoque dans mon esprit.

Désolée, pour toutes ces réflexions pas très joyeuses, mais écrire cela maintenant me permet d’y voir plus clair.

(Et pis, à ma décharge, pas de psy depuis 3 semaines, alors faut que ça sorte….. sourire).

Promis le prochain article sera beaucoup plus soft

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commentaires

P
j\\\'espère que tu garderas tes parents très longtemps profite de chaque instant pour dire que tu les aime!<br /> Moi j\\\'ai passé une grande partie de ma vie a attendre après ma mère ( mes frères et soeurs étaient placés a la DASS) j\\\'adore ma mère elle est partie il y a deux ans juste le temps pour moi de lui dire avant son deces "je t\\\'aime maman"<br /> Aujourd\\\'hui elle est pas loin de moi et je sais qu\\\'elle m\\\'attend <br /> Ne vous inquiétez pas j\\\'aime la vie j\\\'ai une femme et trois filles que j\\\'adore et plein de projets je trouve seulement que c\\\'est courageux qu\\\'un blog très bien écris parle de la mort<br /> bisous à vous tous <br />
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I
je leur ai dit, mais ils n'ont pas entendu. ma mère est morte il y a 8 ans, je lui ai dit je t'aime, enfin je l'espère, je n'en suis plus très sure. nous avons vécu ensemble ces derniers jours, je l'ai accomgné ainsi que tout mes  frère et soeurs, mon père. ce furent des moments de pure tendresse que je n'oublirai jamais. mon père la prenait dans ses bras presque chaque jour, l'amenait dans la piscine et lui chantait des chansons pour la bercer. c'était si beau.
M
Bonsoir,Tes articles m'ont fait reflechir, j'avoues ne pas voir la mort comme toi mais l'aprehension reste la meme, dans notre profession nous ne verbalisons pas assez nos ressenties face a chaque deces, en ce moment nous perdons beaucoup de patients dont des jeunes, et celà est parfois tres lourd a gerer et nous confronte a notre propre image de mort..j'angoisse de plus en plus de voir mes parents prendre de l'age et comprends ton vecu.. (maman heu si tu me lis.... bisous lol)Enfin j'estime que c'est courageux d'aborder de tels sujets, ils ont le merite d'interpeller..bisous de nous 4
Répondre
I
t'inquiète, ils vont faire des jolis p'tits vieux, lol.<br /> (christiane, ne lis pas).<br /> bisous à vous 4

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  • : une dépressive redécouvrant le monde semaine après semaine ...Une humaniste qui revit. écrire pour vivre, vivre pour écrire .
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  • une depressive idéaliste qui veut croire en l'humain, qui n'acceptera jamais la communication à travers la violence, la guerre. j'ai la chance de vivre dans un pays où je suis libre de dire , d'écrire, le faire est un droit mais surtout un devoir
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