Je ne sais pas pourquoi, mais ils sont là, ils sont revenus, peut être pas avec la force et la ténacité habituelle, mais ils sont là : mes mots
J’ai dit à ma psy ce matin que leur absence pouvait être due à mon traitement, mais pourquoi celui-ci m’en priverait alors qu’ils sont arrivés au même au même moment que ma déprime et mes médicaments ?
Aujourd’hui, j’éprouve un besoin impérieux d’écrire, un besoin irrépressible de poser mes mots,
Comme si coucher mes pensées leur donnaient vie.
J’ai besoin de promener mes yeux sur ce qu’ils évoquent. J’ai besoin de poser mes joies, mes peines, mes fardeaux, mes vérités, mes leurres, mes erreurs, mes peurs.
J’ai besoin de dire ce qui ne me traversait plus l’esprit depuis des jours, besoin d’écrire que le vide ne m’habite plus, là, maintenant.
Oui, j’ai besoin de vous décrire une cacophonie symphonique, celle qui occupe ma tête, mon cœur, Celle qui me fait vibrer, en un mot, exister, vivre.
Elle est à la fois une valse, un air de jazz ou une symphonie de Wagner ou Mahler. Elle est à la fois légère et sombre, bleue et noire, douce et intense, fragile et puissante, triste et gaie, entrainante mais pas entêtante, et si elle devait l’être à nouveau peu m’importe, cette musique est l’essence même de ma vie. Elle a retenti, un jour, il y a plus de trois ans, et elle est là depuis, hormis ces derniers jours.
Ne plus l’entendre, c’est un peu mourir.
Alors, ce soir, le temps que mes mots parviennent au bout de mes doigts, je me repais de chaque lettre, de chaque son que je récite à voix basse.
Avant de commencer ce blog, avant de le détourner de son but premier (le régime), depuis le début de ma déprime, j’écrivais chaque jour, sur de feuilles à grands carreaux mes états d’âme, mes impressions, mes sensations, mes souvenirs, mon ressenti, mon pressenti.
Depuis que j’écris sur ce blog, je n’écris presque plus en dehors, je n’écoute plus assez mes mots, je ne les laisse plus jaillir comme ils le font aujourd’hui. Je n’ai que faire de les policer, je veux juste qu’ils soient le reflet de mon âme, je veux la regarder droit dans les yeux, la laisser me nourrir.
Mes mots, mes mots m’ont bercée depuis plus de trois ans, ils m’ont tenue la tête hors de l’eau, ils ont été mes fidèles compagnons, présents à toute heure.
Ne plus les écrire est un crève cœur, j’ai besoin d’écrire, un besoin vital.
Ce soir, ils sont à nouveau là, et je ressens un grand bonheur d’être à nouveau emplie, un grand bonheur de pouvoir ressentir le chaud et le froid, le bien et le mal, la douleur et le plaisir, la souffrance et la félicité.
Tout ceci peut vous paraitre bien étrange et aurait sans doute pu se ranger au fin fond de mon ordinateur, bien classé avec la date, prêt à ressortir un jour …
Mais, voilà, maintenant, vous êtes là, environ 150 à 200 à venir discrètement me voir, chaque jour. Alors, j’ai décidé de partager mes mots avec vous, ces mots qui sembleront plus intimistes, moins bien polis.
Si vous le voulez je vous écrirai, vous décrirai les états d’âme quotidiens d’une dépressive qui trouvent dans ses mots sa meilleure thérapie.
Je suis souvent bien peu concise, je m’en excuse. Je vous offrirai des passages de ce journal intime que je rouvre aujourd’hui après l’avoir délaissé plus d’un an.