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La sobrité des interrogations.
Comme tous les mardis, ma journée fut longue.
Toute cette journée, après une nuit peuplée de rêves étranges, une image m’a hantée, l’image inacceptable de ce médecin allemand secouant cette petite fille juive.
Qu’y avait il donc dans le cerveau de cet homme pour qu’il en arrive à commettre un tel acte ? Comment un homme mur dont la vocation première est de soigner, de faire vivre a-t-il pu impassiblement observer la souffrance de cette enfant et continuer à la maltraiter presque méticuleusement ? Comment un tel degré de sadisme a-t-il pu être atteint ?
J’ai vu de nombreuses images atrocement insupportables des ignominies nazies, mais celles là sont si violentes que mes yeux se sont refusés à les regarder et elles resteront à jamais gravées dans ma mémoire comme étant le comble des abjections humaines.
Qui peut encore nier après les avoir vu ? Qui peut oser prétendre au retour d’un régime ayant induit ce type de comportement ?
Qui en son âme et conscience, en se tournant non vers des idéaux issus d’une quelconque entité politique, religieuse, raciale ou social, mais vers soi, vers cette humanité intrinsèquement présente en chacun de nous peut cautionner, excuser, voire même expliquer ce qui s’est passé ?
Et pourtant il meurt chaque jour sur cette terre dite évoluée, des centaines d’enfants, de femmes et d’hommes juste parce que d’autres ont été imprégnés de haine et éduqués à fustiger, torturer, tuer l’autre.
Qui se croit assez puissant pour s’arroger le droit de vie et de mort sur ces frères de sang ?
Quelle raison même d’état peut légitimer la barbarie ?
Quelle soif d’argent, de pouvoir peut conduire à de telles horreurs ?
Quel Dieu, quelque il soit peut ordonner de tuer en son nom ?
Pour ma part, je n’ai aucune réponse à ces questions.
Je suis anéantie de devoir simplement les formuler.
Je ne comprends pas ce monde qui déraisonne, j' exècre sa férocité
La violence s’est insinuée partout, elle est dans chaque film ou presque, elle est dans chaque jeu vidéo ou presque. Elle est pour certains le quotidien d’une vie entière.
Terrible constatation, nous ne cessons de la banaliser de jour en jour.
Nous élevons nos enfants en son sein.
A terme, feront ils la différence entre le monde virtuel et la réalité,
entre le rouge vif du « ketchup »
et la triste couleur sombre d’un sang mort ?
En toute honnêteté, je l’ignore et j’ai peur.