Aujourd’hui, j’aimerais revenir sur cette méfiance envers le corps médical que j’ai évoquée au sujet de Martine hier.
Hier, une aminaute m’a conseillée d’être plus vigilante, et pour une fois, d’écouter ce que me recommande le corps médical.
J’éprouve aujourd’hui le besoin, non pas de me justifier, mais d’expliquer, ou tout au moins tenter de le faire, cette méfiance qui, étonnamment, peut tout aussi bien se transformer en totale confiance alors que le courant passe.
Quand j’avais huit ans, j’ai commencé à fréquenter les médecins très régulièrement. Je cumulais un certain nombre de symptômes assez inquiétants. Le corps médical fut démuni pendant plus d’un an. J’ai alors subi un nombre d’examens énorme. Quand je dis subi, ce n’est pas un vain mot. Certains de ces examens ont été et restent encore assimilables à de la torture.
Je n’emploie pas ce mot à la légère, c’est réellement ce que j’ai ressenti alors que j’avais huit ans.
S’en est suivi ensuite un traitement d’environ trois ans qui fut un total échec.
Le problème fut résolu par une intervention en 15 jours.
Alors que j’étais enfant, je n’avais d’autre choix qu’obéir et subir.
Pour autant, j’étais déjà consciente à l’époque des déficiences du corps médical.
Je n’en fus pas dégoûtée, puisque je fis des études d’infirmière par la suite.
Là encore, j’ai vu en tant que professionnelle, des histoires, des erreurs, qu’il me serait impossible de vous raconter, simplement, par ce qu’elles pourraient vous paraître si terribles qu’elle vous ôterait toute confiance en nos services médicaux. Et s’il est de bon ton actuellement lorsque que l’on commet une erreur de prétendre que l’erreur est humaine, dès lors que cette erreur conduit à des catastrophes allant jusqu’à la mort, elle devient bien moins pardonnable.
Je crois que ce qui m’a le plus dégoûtée, à l’époque, c’est cette omerta qui au nom de l’esprit de corps se posait sur les faits telle une chape de plomb.
Certes, l’erreur est humaine, mais encore faut-il qu’elle soit reconnue, expliquée à la famille, voire même décortiquée et étudiée afin elle ne se reproduise pas.
Mais revenons dans le contexte du régime, mon rapport à la nourriture a été faussé dès mes 8 ans, je mangeais comme quatre (c’était un des symptômes de la maladie) et je maigrissais à vue d’œil.
Un an après alors que le diagnostic était posé, afin de compenser le risque de prise de poids dû aux médicaments, on instaura un régime assez sérieux.
Dès lors, soit pendant plus de 40 ans, j’ai scrupuleusement écouté et réalisé toutes les recommandations de régime qui m’ont été conseillés par des médecins.
Je n’ai rien à apprendre en ce qui concerne la perte, je sais faire et ce de 1000 manières différentes, toutes plus recommandées par le corps médical les unes que les autres.
Par contre, en ce qui concerne la reprise de ce poids, je n’ai aucune maîtrise ou presque.
Ce que je vous raconte là, vous le connaissez très bien, c’est ce qu’on appelle les régimes yo-yo : tu en perds 10 tu reprends 12…
Je ne prétends pas tout savoir, je ne prétends pas avoir la science infuse, mais une chose est sûre, je tiens impérativement à garder mon libre arbitre sur tout ce qui concerne mon corps et mon esprit.
J’ai commis des erreurs, je commettrai sans doute d’autres, et quoi qu’il arrive, je les assume.
C'est assez fou parce qu'un fait, quelques mots me permettent de réfléchir, d'analyser , merci Aminaute, car grâce à toi , je trouve des pourquoi qui m'échappaient encore.